[Save]
Print
Mail
Article  
Art et Décoration  Volume XVIII    Page: 182
 
Des Bijoux By Gustave Geffroy
Save
Print
Mail Page  
Zoom:
100% 200% Full Size
Brightness:
Contrast:
Saturation:
 
Des Bijoux

forme initiale, mais s'y adapter. Plus l'adaptation sera rigoureuse, mieux la fin de l'objet sera atteinte. M. René Lalique ne méconnaît
pas ce principe générateur de son art. Il sait
de mieux en mieux qu'il doit
accepter les formes admises,
nées de la nécessité, consacrées
par l'usage, et qu'il n'y a nul
besoin pour lui de courir les
aventures. Il sait définitivement qu'il y a un fond fixe, et
un ornement d'une variété infinie. Cet ornement, il est dans
la nature inépuisable, et il ne
manquera jamais aux yeux qui
sauront le voir. Tous les artistes qui ont appris cela, et qui
ont, avec la réflexion et le
choix, le don de l'exécution
brillante, adroite et rapide, ne
seront jamais pris au dépourvu, et l'on peut attendre d'eux,
non seulement la production
abondante, mais un perpétuel
renouvellement.


Il en a été ainsi avec M. René Lalique. Peu à peu, on l'a vu diminuer le nombre de ses combinaisons marquées au sceau du moment, à la mode de l'art
du jour.


Plus rarement sont apparues les femmes aux bandeaux, aux
yeux clos, aux visages symboliques. Plus rares aussi, les
aspects déchiquetés, hérissés,
grêles. Sans cesse, la force
s'est accrue avec la souplesse,
sans cesse la beauté des substances a été acceptée et mise
en honneur comme supérieure
à toutes les intentions d'un sujet. Mais le sujet n'a pas disparu
pour cela, il s'est différencié
de la recherche bizarre, et
voilà tout.


Cette année, au Salon d'Automne, M. René Lalique expose
des Phalènes et des Libellules
qui sont des bijoux vivants.
Leur frémissement d'ailes, leur
agitation fébrile, j'oserais dire


Lustre en bronze et cristal gravé et émaillé.