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Art et Décoration  Volume XVIII    Page: 181
 
Des Bijoux By Gustave Geffroy
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Des Bijoux

se voient mieux. L'éclat tapageur n'en imposerait plus, serait en disproportion avec le
reste. La personne parée de bijoux est aperçue dans une plus douce lumière, il faut qu'elle
affirme, par son vêtement et par sa parure, un
goût personnel, une manière d'être de son esprit.
Je sais bien que
ce goût et cette manière
d'être, elle peut
les trouver, et elle les
trouve généralement, dans les magasins où tout est catalogué
et ne se différencie que
par les prix. On ne peut
tout de même exiger que la femme désireuse
de bijoux les façonne elle-même, comme son
ancêtre des cavernes. Si le principe de la
parure est resté le même, si la forme de la
parure n'a pas varié, il est bien difficile de
revenir aux premiers éléments, et d'apparaître, pour un dîner ou une soirée, ornée de coquillages, de cailloux, de fragments d'os
de rennes, etc. Coquillages, cailloux, fragments d'os, peuvent bien prendre place, certes,
dans la composition d'un bijou d'aujourd'hui,
mais il faut quelque autre chose autour, et il
faut aussi que l'ensemble ait une autre signification que de l'art
des cavernes.


La destination du bijou
fixée, il
sied encore
que ce bijou
soit un bijou, qu'il ait sa
forme habituelle, traditionnelle, qu'une bague
soit une bague, c'est-à-dire un anneau encerclant le doigt, qu'un bracelet soit un bracelet, qu'il ait la forme ronde
du poignet, qu'un collier soit un collier, qu'il
ait la forme ronde du col, qu'un diadème
s'adapte au front, à la chevelure, à la forme de
la tête, qu'une montre ait la rondeur du cadran. La décoration ne doit pas changer cette


La Guerre. Dessin pour dessus de boîte.