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Art et Décoration  Volume XVIII    Page: 178
 
Des Bijoux By Gustave Geffroy
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Des Bijoux

les fleurs, la ferronnière, le frontier, les plaques
ou fers des Hollandaises, le cache-malice
d'Auvergne, le peigne, la résille, les fourches
des Japonaises, les épingles et les chaînes de
bonnet, pour ne nommer que les ornements de
femmes. Mais les hommes ont aussi leurs couronnes, insignes de puissance; leurs casques
d'or et d'argent, insignes militaires; la tiare et
la mitre, insignes religieux, et jusqu'à l'enseigne, ce si gracieux bijou des XVe et XVIe siècles.
Pour les oreilles, il y a les boutons, les boucles,
les pendants, destinés à accompagner l'air du
visage. Au cou : le collier, la chaîne, le carcan,
le hausse-col, la médaille, le
reliquaire,
la croix, le
pent-à-col,
les perles,
les amulettes, et la
bulle , ce
joli bijou
perdu. Au col encore, ou sur la poitrine,
non plus
sur la peau
nue, mais
bien sur le
vêtement:
la broche,
l'épingle,
le fermillet, la fibule, les plaques de corsages, les
fermoirs et
les mors de chapes, la
patère, le
poitrail,
les plaques
de seins ,
les boutons , les ferrets, le
reliquaire, le médaillon,
la chaîne d'ordre et
toutes les croix et les
ordres. A la taille : la ceinture,
l'agrafe, la boucle, la chaîne, les
patenostres, l’escarcelle, la montre, la châtelaine, les claviers, les
plaques de fermoirs, les netzkés,
le flacon. Aux bras : les anneaux et les armilles, les bracelets, spinthers, péricarpes ou dentrales, les torques gauloises ou romaines, les chaînes et les
manicles. Aux jambes : les anneaux ou
periscelis, et ces jolis ornements qui
sonnent en cadence quand la danseuse
indienne se meut et les agite. Aux
mains : l'anneau, la bague exquise avec
ses légendes, ses fantaisies, ses surprises,
avec la description de ses amoureuses
figurations ou de ses austères attributs,
depuis l'anneau des fiançailles et l'alliance des époux jusqu'à l'anneau d'investiture que les princes recevaient du
pape, depuis l'anneau de saint Pierre
jusqu'à l'anneau du doge, qu'il jetait à
l'Adriatique, depuis la bague à tirer de
l'arc jusqu'à l'anneau gravé qui servait
à sceller toute chose avant l'invention
des clefs et des serrures... On voit de
combien de bijoux peut se parer le corps
de l'homme ou de la femme : il y en a
pour tous les âges, pour toutes les
conditions, pour l'enfant, pour la jeune
fille, pour la mère, il y en a pour
l'homme, bourgeois ou soldat, pour
l'esclave comme pour l'homme libre ;
il y en a pour le sauvage comme pour
les raffinés de la civilisation ; il y en
a pour le roi, pour le prince, pour le capitaine,
pour le page, l'évêque, le prêtre et le clerc; il
y en a pour l'idole, il y en a pour le mort, —
et cette masse énorme de bijoux civils ou religieux, royaux ou guerriers, sacrés ou funéraires,
vase subdivisant selon les temps, selon les âges,
selon les styles, selon les modes, selon la richesse,
selon le caprice, jusqu'à l'infinie variété... »


Si tous les bijoux de toujours et de partout
pouvaient être réunis, ce serait, en effet, une
masse énorme, un amoncellement. Tous les
hommes, toutes les femmes qui ont vécu, tous

Pendant or, émail gravé et topazes.

Epingle
corne
gravée et or.