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Art et Décoration  Volume III    Page: 176
 
Les Bijoux aux Salons de 1898 By Henri Vever
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Les Bijoux aux Salons de 1898


ments et des attouchements inévitables dont
l'artiste soucieux de son œuvre doit toujours se préoccuper.


Après ce qui précède, j'éprouve quelque embarras à parler
de M. Gueyton et de
M. Fouquet dont les œuvres, sans avoir la
maîtrise de celles que
nous venons de décrire, ne sont cependant pas sans qua
lités; on a pu, du
reste, les apprécier
déjà dans des expositions précédentes où
ils nous ont montré
des productions intéressantes.


Chez le premier, à
côté des bijoux de fabrication courante,
nous retrouvons plusieurs objets traités
avec cette décoration
de feuilles de latanier
ou de palmier à laquelle il nous a habitués depuis si longtemps et qui, si elle
ne nous lasse pas encore complètement,
ne nous apprend plus
rien de nouveau.


Malgré de louables
essais de patine et de
coloration, je n'aime
pas beaucoup sa chauve-souris, aux ailes
transparentes d'un
ton vert et rouge ; au
contraire, sa boucle
de ceinture formée par
un serpent d'or ciselé
est d'un excellent modelé, d'une interprétation très juste, et d'un
aspect fort agréable.


Quant à M. Fouquet, il a subi évidemment l'influence de
Lalique, à son insu, sans doute mais les analogies n'en existent pas moins. On peut adresser à ses œuvres la même critique, générale,
de n'être pas très pratiques; de plus, les objets qu'il nous présente ont une patine
plutôt triste et manquent de légèreté. Le
grand pendant de cou
avec figurine d'ivoire
sur fond d'écaillé est
d'un joli agencement
mais il est volumineux, ses reliefs sont
trop accentués; les algues qui s'épanouissent aux pieds de la
femme ainsi que l'encadrement de la partie inférieure du bijou
gagneraient à être sensiblement allégis. La
même observation
peut s'adresser à la
grande épingle de
coiffure à tête d'ivoire
que je préfère cependant et dont, la composition, bien qu'un
peu architecturale,
dénote une recherche
décorative intéressante. Le fond est en
écaille avec lamelles
d'opales et le sommet
se termine par un rubis cabochon; il est à
regretter que l'exécution en soit lourde, on
ne sent pas que cet
objet est en or; on
dirait une fonte dont
la ciselure un peu sommaire semble avoir
été exécutée par un
bronzier plutôt que
par un bijoutier.

Il en est de même
de la grande boucle
en argent oxydé et
doré, avec parties
d'émail, qui paraît un peu grande et massive,
. et de l'orchidée aux
émaux translucides nuancés de vert et de
violet dont un motif de ferronnerie, trop

Peigne. FOUQUET.