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Art et Décoration  Volume I    Page: 188
 
Orfèvrerie et Bijoux By René Binet
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Ceinture cuir et argent. M. Victor Prouvee

Détail de tenture. M. Bastard
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personnels ; encourageons surtout de toutes nos forces les beaux essais de cuir repoussé, applicables à toutes sortes d'usages, auxquels s'est livré le premier.

Un travail de fer forgé de M. Pagis, le seul peut-être du Salon, attirera l'attention des spécialistes par les qualités de premier ordre qu'il renferme.

Du fer, nous passons à un métal plus précieux: l'or. En dehors de M. Lalique, l'orfèvrerie a des représentants qui ne sont pas sans valeur: M. Gueyton, par exemple, avec un Pavot où la nature, prise pour guide, a fourni un modèle de coupe assez original, mais reposant sur un pied d'une conception illogique; M. Guerchet, qui enchâsse des cristaux polychromes dans des formes ajourées d'orfèvrerie et dont le petit vase décoré de nénuphars est d'un réel intérêt; M. Fouquet, qui expose dans sa vitrine une très belle chaîne, formée de perles, alternant avec des grains d'or ciselés; enfin, M. Paul Richard.
A cette catégorie, rattachons les verres gravés de M. Harant, bien formés et riches en couleur, et terminons par les tapisseries très distinguées de MM. Bellery-Desfontaines et Bunny, par l'éventail de M. Duvelleroy, et par les panneaux décoratifs, ingénieusement composés, encadrés avec goût, de MM. Brémond et Bigaux. Mentionnons enfin les jolis paravents de Mlle Dybowska et de M. Baillet, sans oublier l'intéressant effort de M. André Boutard, dont la monture mériterait d'encadrer autre chose que les médiocres vitraux de M. Laumonnerie.
Au Champ de Mars, l'ensemble est plus riche et dénote plus de hardiesse dans la recherche. C'est une abondance d'impressions, de sensations, dont l'artiste quelquefois n'a qu'à demi conscience ; tout cela s'agite, se presse et s'exprime difficilement en une suite continue. Le moment de la synthèse n'est pas encore venu.
Semblables au savant, qui de l'observation des maladies les plus diverses déduit les préceptes de la bonne santé, certains artistes, attirés aujourd'hui par l'étrangeté, reviendront à des formes plus rationnelles, et lentement ils établiront une esthétique nouvelle.
Les reliures mystiques de M. Belville, d'une simplicité voulue, accusent peut-être un peu moins de richesse qu'on ne serait tenté de le croire; cependant, la reliure du «Cantique des Créatures» marque une connaissance parfaite des matières employées. Ceci pourrait aussi s'appliquer à M. Marius Michel, dont la vitrine contient de beaux spécimens de reliures riches.
M. Mathey, avec une toute petite chose, quelques feuilles de gui ciselées dans un morceau de cuir, nous laisse entrevoir ce que peut un véritable artiste.
M. Meunier a déjà fait ses preuves : il nous faut signaler, en même temps que la variété de ses envois, la perfection de leur exécution.

La vitrine de Mme Waldeck-Rousseau se rattache en plusieurs points au travail du cuir :